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Вершы: Jérôme Attal. La Pornographie.

La Pornographie


La residence pavillonnaire ne se distinguait pas des autres
Elle non plus d'ailleurs
Si ce n'est
Peut-etre
Des yeux gris metallique dans l'encadrement de cheveux
Noirs.
Nous jouions ensemble au Tennis ou a califourchon sur un gros ballon orange
Qui faisait des bonds (BAOUM, BAOUM) comme l'eussent fait les kangourous en Australie
S'ils avaient possede devant leur residence une descente de garage en dur.

Plus tard, les apres-midi libres en marge du lycee nous nous retrouvions dans le petit-bois, mais les cabanes d'enfant devenues trop etroites pour nos corps gauches nous decouvrimes ensemble ce que d'autres appelaient : la pornographie.
Partout, sur les prefabriques, la, dans les taillis,
Nul endroit qui ne fut visite, nul qui n'aiguisa pas l'appetit.

Battements frenetiques, l'un sous l'autre, jeu de croquet, animaux poussant des cris,

Tous deux immobiles comme des cailloux qui a force d'application et de sueur Finissent par devenir une constellation d'etoiles.

Le maitre nageur en pincait pour elle
De l'eau chloree jusqu'a la cime des peupliers,
Le maitre nageur mettait son grain de sel
Pour celle qui se deshabillait la nuit, a la clarte de la lune, dans le brouillard pimpant, Devant les grosses filles qui la jalousaient etendues sur des serviettes a motifs.

Elle s'appelait Melanie Rabotteau. Melanie Rabotteau.

La pornographie c'est tout ce qui n'avait pas de duree.
Le temps, mon amour, jouait contre nous.
La pornographie, il fallut se donner,
a la dissolution du plaisir, a la disparition du desir
Et je laissai Melanie filer par ce trou de souris qu'on nomme accessoirement la vie d'adulte.